Il y a vingt-cinq ans, le 25 mai 1995, Me Marcel Aubut annonçait la vente des Nordiques de Québec et leur transfert au Colorado. Un coup de masse sur la tête des partisans des Fleurs-de-lysés qui ne s'étaient jamais résolus à voir un jour leur bien-aimé club de hockey déménager aux États-Unis.
Un choc si terrible qu'il avait même enlevé aux Québécois la force ou le désir de protester ou de manifester leur mécontentement, à l'exception d'une minuscule clique de fidèles des Bleus, dont les cris se perdirent rapidement dans le vide. Un vide immense, triste, assommant, désolant...
Le temps de réaliser vraiment cette perte énorme pour la vieille capitale, l'équipe, rebaptisée l'Avalanche du Colorado, gagnait la Coupe Stanley, l'année suivante. Ce qui équivalait à tourner le couteau dans la plaie.
Quelques hurluberlus osèrent fêter cette Coupe sur la Grande Allée en prétendant que c'est l'équipe de Québec qui l'avait remportée. Mais à part eux, tout le monde dans la cité de Champlain savait trop bien que les Nordiques n'auraient pas mis la main sur le précieux trophée sans le gardien de buts étoile Patrick Roy, le cadeau que Réjean Houle et le Canadien de Montréal ont «donné» à l'Avalanche et qui a grandement facilité leur conquête du championnat.
Si les Nordiques n'avaient pas déménagé à Denver, jamais le CH ne l'aurait échangé à l'équipe de Québec, sa grande rivale provinciale. Une rivale gênante dont la direction du CH avait tenté de bloquer l'entrée dans la Ligue Nationale en 1979.
Est-ce que le départ des Nordiques aurait pu être évité ? Peut-être, si les politiciens élus par le peuple avaient cru en l'avenir du club. Mais à l'époque, les conditions économiques étaient difficiles, le dollar canadien était faible, et toutes les demandes à l'aide de Marcel Aubut, y compris l'établissement d'un plafond salarial pour les joueurs, avaient été rejetées.
Pas de nouveau Colisée, pas de casino pour servir de moyen de financement, pas d'ouverture au niveau de la mairie de Québec (Jean-Paul L'Allier), aucun secours du gouvernement péquiste de Jacques Parizeau (photo ci-dessus).
Les habitants de la région de la capitale nationale feront d'ailleurs payer cher cette rebuffade aux péquistes. Un "oui" très timide de leur part au référendum du mois d'octobre 1995 a possiblement privé les souverainistes de la mince marge qui leur aurait procuré la victoire.
Par la suite, les électeurs de Québec n'ont jamais plus fait confiance au Parti Québécois pour les représenter à l'Assemblée Nationale. Je ne prétends pas que c'est uniquement à cause du dossier du départ des Nordiques, mais cela a pu être un facteur qui a laissé un arrière-goût amer dans la bouche des partisans endeuillés des Fleur-de-lysés...
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