vendredi 28 octobre 2022

HEUREUSES RETROUVAILLES DES ANCIENS JOUEURS DE L'ASSOCIATION MONDIALE DE HOCKEY À QUÉBEC.



Que d'émotions à Québec, au début du mois d'octobre, quand une trentaine d'anciens joueurs de l'Association Mondiale de Hockey se sont retrouvés pour célébrer le 50e anniversaire de la création de cette ligue de hockey professionnelle qui a marqué l'histoire de notre sport national !  La plupart de ces invités d'honneur à ce congrès spécial, organisé par la Société d'histoire du sport de la capitale nationale, ne s'étaient pas revus depuis 45 ans !

Les sourires, les éclats de rire, et les anecdotes savoureuses animaient abondamment ces «vieux» pionniers du «circuit maudit» qui a osé défier la puissante Ligue Nationale de Hockey, de 1972 à 1979.  L'organisateur en chef de l'évènement, Marc Durand, n'était pas peu fier de son coup d'éclat : réunir la fameuse «hot line» (Bobby Hull en compagnie des Suédois Ulf Nilsson et Anders Hedberg) qui a fait la pluie et le beau temps de l'AMH de 1974 à 1978.

Hull, 83 ans, est apparu diminué physiquement par le poids des ans, mais il n'a pas perdu la verve et la faconde qui l'ont toujours caractérisé.  Pour le public visiteur au congrès, tenu au célèbre Château Frontenac, sa seule présence valait le déplacement.



L'ancien joueur des Nordiques de Québec, Réal «Buddy» Cloutier (à droite sur la photo ci-dessus), tenait à remercier Hull, son idole de jeunesse, pour avoir inspiré sa propre carrière de hockeyeur d'élite.  Cloutier a eu la chance de jouer contre son idole dans l'AMH.  Sur la patinoire, il a été à même de mesurer l'incroyable force de Hull, son coup de patin exceptionnel (48 km/h), son lancer foudroyant (190 km/h), et la «dureté» de son mental, comme disait un fameux personnage (Bob) de la télésérie les Boys.

En faisant le saut avec les Jets de Winnipeg dès les débuts de l'AMH, Bobby Hull, surnommé le «Golden Jet», a instantanément donné du crédit au nouveau circuit professionnel.  Mécontent de son salaire avec les Blackhawks de Chicago, avec lesquels il brillait depuis quinze ans, il avait lancé, en boutade, que si on lui donnait un boni d'un million de dollars, il signerait un contrat pour évoluer dans la WHA.  C'était alors une somme inimaginable pour jouer au hockey.

Conscients de l'importance d'avoir le légendaire ailier gauche dans leur ligue naissante, pour l'établir sur une base solide, les bonzes de l'AMH mirent leurs ressources financières en commun pour satisfaire les exigences salariales de Hull.  En plus de son boni de signature, celui-ci se voyait octroyer un contrat de dix ans, valant 1,75 millions de dollars comme joueur/entraîneur des Jets.



Mais, en même temps qu'il décrochait le gros lot ($$$), Bobby Hull a vécu la pire déception de sa carrière, peu de temps après.  En effet, à cause de sa défection à la LNH, sa participation à la série du siècle contre les joueurs de l'Union Soviétique a été annulée.  Seuls les joueurs ayant un contrat avec les équipes de la Ligue Nationale pouvaient faire partie de l'équipe du Canada.

Hull a commencé sa carrière professionnelle au très jeune âge de 18 ans, en 1957.  Elle s'est terminée 23 ans plus tard, en 1980, dans l'uniforme des Whalers de Hartford.  Handicapé par des blessures, il n'a disputé que 31 matchs à ses trois dernières saisons, incluant 22 parties avec les Jets de Winnipeg.

Son bilan est extraordinaire : 610 buts en 1 063 matchs dans la LNH, et 303 en 411 joutes dans l'AMH; une Coupe Stanley en 1961, et une multitude de trophées individuels.  Il a été admis au Temple de la Renommée du Hockey en 1983.



Quant aux deux autres membres de la «Hot Line» de l'AMH, Ulf Nilsson et Anders Hedberg, ils ont contribué à faire du «circuit maudit» une véritable ligue mondiale.  Avant eux, en 1973, leur compatriote Borje Salming avait été le premier Européen à traverser l'Atlantique pour jouer dans la LNH (avec les Maple Leafs de Toronto).  À cette époque, tous les hockeyeurs de la grande ligue étaient des Canadiens.

Nilsson et Hedberg ont quitté les Jets de Winnipeg en 1978 pour s'aligner avec les Rangers de New York.  Nilsson a accumulé 169 points en 170 matchs avec les Blue Shirts, mais sa carrière a été écourtée en raison de graves blessures.  Hedberg a été plus durable en enregistrant 397 points en 465 rencontres.  Par la suite, en 1985, il est devenu le premier Européen à occuper un poste de direction dans la LNH, quand il a été nommé assistant au directeur général des Rangers, Craig Patrick.

Ce fantastique trio a changé la planète hockey à plus d'un point de vue.  Leurs talents exceptionnels ont ébloui les amateurs de hockey dans un style de jeu offensif très créatif et plus ouvert.  Un contraste avec le jeu «conservateur» pratiqué dans la LNH.



Nilsson et Hedberg ont ouvert la voie du hockey professionnel nord-américain à beaucoup de joueurs internationaux.

En faisant sauter la barrière des salaires, les hockeyeurs des grandes ligues ont peu à peu établi une meilleure balance du pouvoir (partage des revenus) par rapport aux propriétaires d'équipes.  En se joignant à l'AMH, les joueurs quittaient la LNH pour doubler, -ou presque doubler-, leur salaire.

Bref, la LNH ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui si l'AMH n'avait pas existé.  Car cette dernière a changé la façon de jouer au hockey -notamment par ses innovations-, et la façon de rendre notre sport national plus divertissant et intéressant pour les amateurs et les spectateurs.



Quand elle a intégré quatre clubs de l'AMH dans ses rangs, en 1979, la Ligue Nationale a permis à bien des joueurs de faire carrière dans le plus grand circuit de hockey professionnel au monde.  Sans le passage ménagé par l'AMH, ces athlètes n'y seraient pas parvenus.  C'est aussi pour ça que les anciens réunis à Québec célébraient au début du mois.

samedi 17 septembre 2022

50e ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DES NORDIQUES : QUÉBEC SE SOUVIENT !



Du 30 septembre au 2 octobre 2022, la société d'histoire du sport de la capitale nationale convie la population à une grande fête pour souligner le 50e anniversaire de la création des Nordiques de Québec.

Les activités commémoratives auront lieu au célèbre Château Frontenac.  Les participants sont conviés à des conférences, des 5 à 7, des séances de signatures.  Un grand banquet clôturera les festivités avec un menu identique à celui du 5 janvier 1973, quand le mythique hôtel de Québec avait accueilli les invités au premier match des étoiles de l'Association Mondiale de Hockey (AMH).



De nombreux objets historiques seront exposés, dont la Coupe Avco, remportée par les Nordiques en 1977.  François Lacombe (photo ci-dessus), un membre de la formation originale des Nordiques en 1972, a accepté la présidence d'honneur de l'événement.  Bobby Hull (photo ci-dessous), la pierre d'assise de l'AMH, que l'on a surnommé «le Circuit maudit», sera également présent.

Au moins une soixantaine d'anciens joueurs sont attendus pour célébrer cette époque et se rappeler des souvenirs inoubliables.

Car ce fut toute une aventure que celle de cette ligue professionnelle de hockey qui a osé défier la toute puissante Ligue Nationale de Hockey.  Un défi ponctué de batailles judiciaires, d'histoires invraisemblables -et parfois cocasses-, de coups d'éclat, d'innovations remarquables, ou d'échecs retentissants !

La Ligue Nationale avait enfin permis une expansion en 1967, en accueillant six clubs pour se joindre aux six équipes d'origine.  Beaucoup d'autres villes américaines et canadiennes désiraient aussi une franchise.  La demande était forte, mais les autorités de la LNH ne voulaient pas que leur ligue grandisse trop vite.

Déjà, à cette époque, les revenus des droits de télédiffusion des matchs commençaient à susciter de l'intérêt pour les propriétaires de concession de hockey professionnel.

Les débuts chaotiques de l'AMH furent marqués par l'arrivée contestée de 67 joueurs de la LNH, qui ont pris de grands risques en faisant le saut dans la nouvelle ligue.  Car la LNH prétendait qu'ils n'avaient pas le droit de quitter leur circuit puisqu'elle détenait l'exclusivité de leurs services.



En 1972, attirés par les plus gros salaires consentis par les clubs de la nouvelle Ligue, des vedettes comme Bobby Hull, (dont le fameux contrat de $ 2,75 millions pour dix ans -un record-, avait énormément fait jaser), Jean-Claude Tremblay, de même que les renommés gardiens de buts Gerry Cheevers et Bernard Parent, se joignent à l'AMH. 

La Ligue avait été fondée l'année précédente par les promoteurs Dennis Murphy et Gary Davidson.

Nous reviendrons sur l'histoire rocambolesque du circuit maudit, et des Nordiques de Québec.  C'est fascinant et passionnant.  Tellement, que, encore aujourd'hui, les collectionneurs recherchent avidement les artéfacts de cette folle époque de l'AMH, et du club de la cité de Champlain.

mardi 3 mai 2022

LA LÉGENDE DE TI-GUY : QUÉBEC 31 MARS 1991.



En 1984, forcé de prendre une retraite bien trop prématurée, Guy Lafleur est littéralement mis dehors, dans la disgrâce, par le Canadien de Montréal, auquel il avait pourtant donné cinq Coupes Stanley et le meilleur de lui-même.

Il faudra attendre un incroyable retour au jeu de Ti-Guy, en 1988, avec les Rangers de New York de Phil Esposito et de Michel Bergeron; ainsi qu'un retour à Québec avec les Nordiques, dans la ville où sa légende a commencé, à ses années junior avec les Remparts, pour que le démon blond se retire pour de bon, le 31 mars 1991, avec tous les honneurs auxquels il avait droit, et pour corriger l'injustice de son renvoi honteux par le Canadien de Montréal.

Quelle soirée ce fut au vieux Colisée de Québec, ce soir de Pâques 1991 !  Voici cette cérémonie inoubliable telle que vue sur le réseau TQS...