dimanche 10 décembre 2023



SUGGESTION DE CADEAU : UN LIVRE RETRAÇANT L'ÉPOPÉE DES NORDIQUES DE QUÉBEC DANS L'AMH.

Vous cherchez un cadeau à offrir à un parent ou à un ami ?  S'il est un amateur de hockey, un livre vient de paraître relatant l'histoire des anciens Nordiques de Québec dans l'Association Mondiale de Hockey (AMH).  Écrit par Jean-Philippe Otis et Jean-Pierre D'Auteuil, «LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ !», raconte la naissance (en 1972) et les débuts rocambolesques du club de hockey de Québec dans une nouvelle ligue de hockey professionnelle qui voulait concurrencer la puissante Ligue Nationale (LNH).

De 1972 à 1979, il s'en est passé des vertes et des pas mûres dans ce nouveau circuit que l'on a surnommé «le circuit maudit».  Ce fut une époque épique au cours de laquelle l'improvisation, et des conditions financières parfois précaires, pour certains clubs de l'AMH, ont provoqué des situations critiques ou loufoques, du genre...broches à foin !

Mais le nouveau circuit professionnel a aussi amené des changements originaux, de nouveaux règlements, ou des innovations qui ont fini par être adoptés plus tard par la LNH, quand l'AMH a disparu en 1979.  Six clubs de la défunte ligue ont alors été intégrés dans la LNH, à ce moment-là, dont les Nordiques.  C'est dire que, sans l'AMH, ces derniers n'auraient jamais pu accéder à la Ligue Nationale.


«LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ !» est utile et passionnant parce qu'il s'intéresse à la première édition des Nordiques, celle de l'AMH, celle qui est plus méconnue.  Car ce qu'on se souvient des Nordiques, c'est surtout leur rivalité féroce avec le Canadien de Montréal, dans la LNH.

La période de l'AMH (1972-79) avait été moins documentée et illustrée.  Otis et D'Auteuil ont donc fait un travail sérieux et remarquable dans toutes les archives de l'époque.  Ils ont déniché des trésors, autant dans des photographies inédites, des témoignages des joueurs, et des gens, qui ont connu cette époque.  Ils ont fouillé d'innombrables vieux articles de journaux, des revues, ou des films, relatifs à leur sujet.  Ils ont scruté entre 3 000 et 3 500 photos.  Un vrai travail de moines, aussi captivant que prenant !

Le résultat est vraiment formidable !  La première génération des Nordiques comprenait des personnages très colorés et souvent controversés, qui ne laissaient personne indifférent.  Chez les propriétaires et les dirigeants du club, les Marcel Aubut, Marius Fortier, Maurice Fillion, Jacques Plante, et, surtout, le premier coach, le légendaire Maurice "Rocket" Richard, n'avaient pas la langue dans leurs poches et ils ne manquaient pas d'idées autant audacieuses qu'originales.



Le transfuge Jean-Claude Tremblay (à gauche sur la photo ci-dessus, en compagnie du gardien Serge Aubry, en mars 1973), ancien défenseur étoile des Canadiens, est certes celui qui a donné le plus de crédibilité aux Nordiques, en se joignant à eux, dès la naissance du club.  Ils jouaient souvent 35, 40 ou 45 minutes par match !  Un exploit en soi !  Inédit et inimaginable !  Les amateurs de l'équipe étaient exigeants envers lui, la pierre d'assise de la formation, la vedette du club.  Selon qu'il jouait bien ou mal, on pouvait l'acclamer ou le huer.

Quand on le critiquait défavorablement, Tremblay le prenait très mal et il ne se gênait pas pour le faire savoir et à s'en prendre à ses détracteurs.  Là encore, un fait assez rare pour un athlète professionnel !

Il faut dire que le vétéran défenseur jouait généralement en dépit de blessures, ce qui était pratiquement héroïque, si on considère l'excellence de son jeu et son incroyable charge de travail !  Après la conquête de la Coupe Avco, en 1977, on a même dû lui enlever un rein endommagé qui le faisait souffrir depuis longtemps.  Il avait continué de jouer malgré tout.


À part Jean-Claude Tremblay (à droite sur la photo ci-dessus, en compagnie du DG Jacques Plante, au centre, et de Réjean Houle, à gauche, en 1973), d'autres gros noms se sont ajoutés à l'équipe au fil du temps.

Les Marc Tardif, Réjean Houle, Serge Bernier, Réal Cloutier et autres Christian Bordeleau ont marqué l'histoire du club de Québec, dans ses premières années d'existence.

Les amateurs de hockey de Québec ont aimé passionnément leurs Nordiques dès leurs débuts.  C'est la mort dans l'âme qu'ils les ont vu déménager au Colorado en 1995, après la vente du club par Marcel Aubut, à qui ils en veulent encore, 28 ans plus tard !

PREMIER VOYAGE DES NORDIQUES EN 1972 (POUR CLEVELAND), AU CENTRE, LE CÉLÈBRE ROCKET RICHARD

Le livre «LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ !»  rappellera aux anciens partisans cette épopée initiale des Nordiques.  Les plus jeunes amateurs de hockey, qui ne l'ont pas connue, apprendront des choses étonnantes et surprenantes à ce sujet.

Un vrai roman plein de rebondissements, et d'actions d'éclats, qui se sont pourtant réellement produits, en ces temps de plus en plus lointains.  Des événements dont il faut absolument se souvenir, pour la postérité !  

vendredi 28 octobre 2022

HEUREUSES RETROUVAILLES DES ANCIENS JOUEURS DE L'ASSOCIATION MONDIALE DE HOCKEY À QUÉBEC.



Que d'émotions à Québec, au début du mois d'octobre, quand une trentaine d'anciens joueurs de l'Association Mondiale de Hockey se sont retrouvés pour célébrer le 50e anniversaire de la création de cette ligue de hockey professionnelle qui a marqué l'histoire de notre sport national !  La plupart de ces invités d'honneur à ce congrès spécial, organisé par la Société d'histoire du sport de la capitale nationale, ne s'étaient pas revus depuis 45 ans !

Les sourires, les éclats de rire, et les anecdotes savoureuses animaient abondamment ces «vieux» pionniers du «circuit maudit» qui a osé défier la puissante Ligue Nationale de Hockey, de 1972 à 1979.  L'organisateur en chef de l'évènement, Marc Durand, n'était pas peu fier de son coup d'éclat : réunir la fameuse «hot line» (Bobby Hull en compagnie des Suédois Ulf Nilsson et Anders Hedberg) qui a fait la pluie et le beau temps de l'AMH de 1974 à 1978.

Hull, 83 ans, est apparu diminué physiquement par le poids des ans, mais il n'a pas perdu la verve et la faconde qui l'ont toujours caractérisé.  Pour le public visiteur au congrès, tenu au célèbre Château Frontenac, sa seule présence valait le déplacement.



L'ancien joueur des Nordiques de Québec, Réal «Buddy» Cloutier (à droite sur la photo ci-dessus), tenait à remercier Hull, son idole de jeunesse, pour avoir inspiré sa propre carrière de hockeyeur d'élite.  Cloutier a eu la chance de jouer contre son idole dans l'AMH.  Sur la patinoire, il a été à même de mesurer l'incroyable force de Hull, son coup de patin exceptionnel (48 km/h), son lancer foudroyant (190 km/h), et la «dureté» de son mental, comme disait un fameux personnage (Bob) de la télésérie les Boys.

En faisant le saut avec les Jets de Winnipeg dès les débuts de l'AMH, Bobby Hull, surnommé le «Golden Jet», a instantanément donné du crédit au nouveau circuit professionnel.  Mécontent de son salaire avec les Blackhawks de Chicago, avec lesquels il brillait depuis quinze ans, il avait lancé, en boutade, que si on lui donnait un boni d'un million de dollars, il signerait un contrat pour évoluer dans la WHA.  C'était alors une somme inimaginable pour jouer au hockey.

Conscients de l'importance d'avoir le légendaire ailier gauche dans leur ligue naissante, pour l'établir sur une base solide, les bonzes de l'AMH mirent leurs ressources financières en commun pour satisfaire les exigences salariales de Hull.  En plus de son boni de signature, celui-ci se voyait octroyer un contrat de dix ans, valant 1,75 millions de dollars comme joueur/entraîneur des Jets.



Mais, en même temps qu'il décrochait le gros lot ($$$), Bobby Hull a vécu la pire déception de sa carrière, peu de temps après.  En effet, à cause de sa défection à la LNH, sa participation à la série du siècle contre les joueurs de l'Union Soviétique a été annulée.  Seuls les joueurs ayant un contrat avec les équipes de la Ligue Nationale pouvaient faire partie de l'équipe du Canada.

Hull a commencé sa carrière professionnelle au très jeune âge de 18 ans, en 1957.  Elle s'est terminée 23 ans plus tard, en 1980, dans l'uniforme des Whalers de Hartford.  Handicapé par des blessures, il n'a disputé que 31 matchs à ses trois dernières saisons, incluant 22 parties avec les Jets de Winnipeg.

Son bilan est extraordinaire : 610 buts en 1 063 matchs dans la LNH, et 303 en 411 joutes dans l'AMH; une Coupe Stanley en 1961, et une multitude de trophées individuels.  Il a été admis au Temple de la Renommée du Hockey en 1983.



Quant aux deux autres membres de la «Hot Line» de l'AMH, Ulf Nilsson et Anders Hedberg, ils ont contribué à faire du «circuit maudit» une véritable ligue mondiale.  Avant eux, en 1973, leur compatriote Borje Salming avait été le premier Européen à traverser l'Atlantique pour jouer dans la LNH (avec les Maple Leafs de Toronto).  À cette époque, tous les hockeyeurs de la grande ligue étaient des Canadiens.

Nilsson et Hedberg ont quitté les Jets de Winnipeg en 1978 pour s'aligner avec les Rangers de New York.  Nilsson a accumulé 169 points en 170 matchs avec les Blue Shirts, mais sa carrière a été écourtée en raison de graves blessures.  Hedberg a été plus durable en enregistrant 397 points en 465 rencontres.  Par la suite, en 1985, il est devenu le premier Européen à occuper un poste de direction dans la LNH, quand il a été nommé assistant au directeur général des Rangers, Craig Patrick.

Ce fantastique trio a changé la planète hockey à plus d'un point de vue.  Leurs talents exceptionnels ont ébloui les amateurs de hockey dans un style de jeu offensif très créatif et plus ouvert.  Un contraste avec le jeu «conservateur» pratiqué dans la LNH.



Nilsson et Hedberg ont ouvert la voie du hockey professionnel nord-américain à beaucoup de joueurs internationaux.

En faisant sauter la barrière des salaires, les hockeyeurs des grandes ligues ont peu à peu établi une meilleure balance du pouvoir (partage des revenus) par rapport aux propriétaires d'équipes.  En se joignant à l'AMH, les joueurs quittaient la LNH pour doubler, -ou presque doubler-, leur salaire.

Bref, la LNH ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui si l'AMH n'avait pas existé.  Car cette dernière a changé la façon de jouer au hockey -notamment par ses innovations-, et la façon de rendre notre sport national plus divertissant et intéressant pour les amateurs et les spectateurs.



Quand elle a intégré quatre clubs de l'AMH dans ses rangs, en 1979, la Ligue Nationale a permis à bien des joueurs de faire carrière dans le plus grand circuit de hockey professionnel au monde.  Sans le passage ménagé par l'AMH, ces athlètes n'y seraient pas parvenus.  C'est aussi pour ça que les anciens réunis à Québec célébraient au début du mois.

samedi 17 septembre 2022

50e ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DES NORDIQUES : QUÉBEC SE SOUVIENT !



Du 30 septembre au 2 octobre 2022, la société d'histoire du sport de la capitale nationale convie la population à une grande fête pour souligner le 50e anniversaire de la création des Nordiques de Québec.

Les activités commémoratives auront lieu au célèbre Château Frontenac.  Les participants sont conviés à des conférences, des 5 à 7, des séances de signatures.  Un grand banquet clôturera les festivités avec un menu identique à celui du 5 janvier 1973, quand le mythique hôtel de Québec avait accueilli les invités au premier match des étoiles de l'Association Mondiale de Hockey (AMH).



De nombreux objets historiques seront exposés, dont la Coupe Avco, remportée par les Nordiques en 1977.  François Lacombe (photo ci-dessus), un membre de la formation originale des Nordiques en 1972, a accepté la présidence d'honneur de l'événement.  Bobby Hull (photo ci-dessous), la pierre d'assise de l'AMH, que l'on a surnommé «le Circuit maudit», sera également présent.

Au moins une soixantaine d'anciens joueurs sont attendus pour célébrer cette époque et se rappeler des souvenirs inoubliables.

Car ce fut toute une aventure que celle de cette ligue professionnelle de hockey qui a osé défier la toute puissante Ligue Nationale de Hockey.  Un défi ponctué de batailles judiciaires, d'histoires invraisemblables -et parfois cocasses-, de coups d'éclat, d'innovations remarquables, ou d'échecs retentissants !

La Ligue Nationale avait enfin permis une expansion en 1967, en accueillant six clubs pour se joindre aux six équipes d'origine.  Beaucoup d'autres villes américaines et canadiennes désiraient aussi une franchise.  La demande était forte, mais les autorités de la LNH ne voulaient pas que leur ligue grandisse trop vite.

Déjà, à cette époque, les revenus des droits de télédiffusion des matchs commençaient à susciter de l'intérêt pour les propriétaires de concession de hockey professionnel.

Les débuts chaotiques de l'AMH furent marqués par l'arrivée contestée de 67 joueurs de la LNH, qui ont pris de grands risques en faisant le saut dans la nouvelle ligue.  Car la LNH prétendait qu'ils n'avaient pas le droit de quitter leur circuit puisqu'elle détenait l'exclusivité de leurs services.



En 1972, attirés par les plus gros salaires consentis par les clubs de la nouvelle Ligue, des vedettes comme Bobby Hull, (dont le fameux contrat de $ 2,75 millions pour dix ans -un record-, avait énormément fait jaser), Jean-Claude Tremblay, de même que les renommés gardiens de buts Gerry Cheevers et Bernard Parent, se joignent à l'AMH. 

La Ligue avait été fondée l'année précédente par les promoteurs Dennis Murphy et Gary Davidson.

Nous reviendrons sur l'histoire rocambolesque du circuit maudit, et des Nordiques de Québec.  C'est fascinant et passionnant.  Tellement, que, encore aujourd'hui, les collectionneurs recherchent avidement les artéfacts de cette folle époque de l'AMH, et du club de la cité de Champlain.