mardi 27 mars 2012

RETOUR DE LA LNH À QUÉBEC : BETTMAN A-T-IL VRAIMENT LE CHOIX ?


La fenêtre est ouverte à sa pleine grandeur pour le retour de la Ligue Nationale de Hockey à Québec.  Les choses semblent se précipiter.  Le dossier avance à une bonne vitesse.  Les étoiles s'alignent et les signaux positifs abondent.  La situation du club professionnel de hockey de Phoenix (Coyotes) est insoutenable.  Les Coyotes pourraient donc déménager dans la vieille capitale dans quelques semaines.  S'ils ratent les séries éliminatoires, ça pourrait se faire encore plus rapidement.  Même avec un aréna neuf, le Jobing.com à Glendale, et un club passablement bon, les "Yotes" n'ont pu faire la preuve que le hockey pouvait être un succès dans le désert.  On aurait pu s'en douter...  Mettons.  Sauf que le Commissaire de la LNH, Garry Bettman, a la tête trop dure et l'ego trop fragile pour avouer son erreur qui a été d'essayer d'implanter sa Ligue dans le sud des USA, là où le hockey n'a pas de racines.  Ce sont finalement les lourdes pertes financières, qui durent depuis trop longtemps à Phoenix, qui vont le contraindre à lever le drapeau blanc et à se tourner vers la ville de Québec, pour le sortir du pétrin.  Encore cette année, les Coyotes sont au dernier rang au chapitre des assistances à leurs parties locales.  Jusqu'ici cette saison, ils n'ont attiré en moyenne que 12 254 spectateurs (72% de la capacité) à leurs matchs au Jobing Arena.  Et encore là, on ne parle pas des billets donnés ou soldés lors de diverses promotions.  L'assistance aux matchs des Coyotes ne fournirait que 18 millions de $ dans les coffres de l'équipe.  La LNH, ce n'est pas la NFL.  Les revenus de télédiffusion des matchs ne sont pas comparables.  Les revenus aux guichets et, par ricochet, des marchandises que l'on peut vendre à l'intérieur des arénas, sont proportionnellement bien plus importants au hockey qu'au football.  Et il n'y a pas que le nombre de billets vendus qui compte.  C'est aussi le prix qu'on les vend.  Assister à une partie des Coyotes coûte deux fois moins cher que d'assister à un match du Canadien de Montréal au Centre Bell.  Avec la moitié moins de spectateurs, c'est donc doublement désavantageux.  Impossible de rejoindre les deux bouts et de faire ses frais.  La municipalité de Glendale n'arrive même pas à boucler le budget réservé pour ouvrir et préparer l'aréna durant la saison de hockey.  On perd plus de 25 millions de dollars par année avec les Coyotes.  Ça ne peut pas continuer comme ça... 


Si Bettman désirait des gestes concrets prouvant que la capitale nationale du Québec était vraiment prête à venir en relève pour libérer sa Ligue du boulet financier qu'est devenu le club de l'Arizona, il les a eu hier, quand tous les acteurs concernés ont annoncé qu'ils ajoutaient de nouvelles contributions monétaires pour lancer la construction du nouvel amphithéâtre nécessaire pour opérer une franchise de hockey majeur.  On a maintenant la certitude que la première pelletée de terre pour l'inauguration des travaux de construction du nouveau Colisée aura lieu sur le site de l'hippodrome, vers la mi-septembre.  En attendant l'amphithéâtre neuf, on a déjà engagé des dépenses de plus de six millions de dollars pour retaper et mettre à niveau l'ancien Colisée, afin qu'il puisse accommoder un éventuel club de la NHL.  Selon des rumeurs qui ont circulé la semaine passée, des inspecteurs de la Ligue auraient visité le Colisée Pepsi, ces jours derniers.  En même temps, un des principaux assistants de P.K. Péladeau aurait aussi été vu à Phoenix. 




Oubliez Kansas City, Seattle, Hamilton ou Las Vegas, aucune autre ville ne possède les atouts (base de vrais amateurs de hockey, propriétaire idéal oeuvrant dans un bon domaine, santé économique, support des gouvernements, bâtisse adéquate, etc) afin de concurrencer Québec pour l'obtention d'une concession de la NHL.  Oubliez aussi les trois groupes d'affaires qui désireraient supposément acquérir les Coyotes pour les garder à Phoenix.  Ils ne servent qu'à faire monter les enchères afin que la Ligue Nationale obtienne un meilleur prix en vendant la franchise qu'elle détient présentement.  Vendre l'équipe à un quatrième groupe, dont elle se garde bien de parler : le groupe Québecor.  Au point de vue pratico pratique, il faut aussi préparer le prochain calendrier de la Ligue, et les Jets de Winnipeg veulent jouer dans la Conférence de l'Ouest pour éviter une autre saison éreintante passée à faire de trop longs voyages.  La LNH pourrait répondre à leurs souhaits en trouvant un remplaçante, Québec, pour prendre leur place dans la Conférence de l'Est.   


Le hic, c'est que l'on devra jouer trois ans dans le vieux Colisée avant d'inaugurer le nouveau.  Il y a des risques de pertes financières car il n'y a pas de loges dans l'ancien bâtiment.  Qui épongera ces pertes ?  Ce sera à déterminer.  À moins que Pierre-Karl Péladeau (Québécor), le propriétaire des nouveaux Nordiques, fasse des miracles en trouvant les moyens pour rentabiliser les opérations hockey, notamment en télédiffusant les parties.  Mais en vendant les billets 75 $ en moyenne, dans un Colisée rempli au maximum, c'est déjà plus de cinquante millions que l'on dégagerait pour payer les joueurs.


Par-dessus le marché, les Coyotes ne sont pas le seul club qui éprouve des difficultés actuellement.  Les Islanders de New York sont aussi mal pris.  Ils n'attirent que 13 116 spectateurs par partie (81% de la capacité) et, lors d'un récent référendum, la population s'est opposée à la construction d'un nouvel amphithéâtre.  Le Nassau Coliseum, la présente demeure des Islanders, est encore plus désuet que le vieux Colisée de Québec.  On vient d'apprendre qu'il contient de l'amiante et que ce matériau serait responsable de graves problèmes de santé parmi les gens qui travaillent entre ses murs.  Une autre patate chaude pour les autorités de la LNH.  D'où l'urgence de régler le cas de Phoenix au plus tôt.  D'où la raison pour laquelle on s'est également grouillé à Québec afin de faire en sorte que tout soit prêt pour dépanner Bettman et la LNH.  La Ligue a aussi dû avancer des sommes d'argent aux Stars de Dallas, qui eux non plus ne roulent pas sur l'or (14 000 spectateurs par game -76% de la capacité-, qui ne génèrent que 25 millions de dollars par année).  La concession de Columbus a également des problèmes.


Advenant que les Coyotes ne s'amènent pas dans la cité de Champlain (ce qui serait surprenant), un autre club en difficultés pourrait venir s'y installer bien à temps pour l'ouverture du nouveau Colisée, prévue en septembre 2015.  Ce qui est sûr c'est que, si jamais le retour de la LNH à Québec était annoncé au mois de mai prochain, une immense clameur faite de cris de joie se fera entendre jusqu'à...Montréal !  

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bof!